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Alors que la relation entre nos enfants et les écrans inquiète toujours plus, générant des velléités d’interdiction ou même de rationnement d’internet, l’on apprend cette semaine que l’Éducation Nationale travaille autour d’une approche nouvelle : éduquer les parents au numérique pour leur permettre d’accompagner au mieux leurs enfants.
Alors que le citoyen contemporain, théorisé par les Lumières, semble de plus en plus incompatible avec la démocratie libérale, les récents progrès de l’IA annoncent un bouleversement anthropologique majeur. Quel avenir pour nos organisations sociales et politiques ? Bientôt la fin de l’individu ?
Avec Julien Gobin Économiste, philosophe et auteur de L'Individu, fin de parcours (Ed Gallimard, 2024)
Depuis septembre 2018, le Forum des images a ouvert TUMO Paris, la première école de création numérique gratuite pour les 12-18 ans.
TUMO Paris te donne accès aux différentes technologies créatives de l’image et du numérique. Dans un espace moderne situé au Forum des images, dans le quartier des Halles à Paris, viens après le collège ou le lycée apprendre de façon ludique et développer tes compétences dans 8 domaines créatifs du numérique : cinéma, animation, jeu vidéo, musique, dessin, design graphique, modélisation 3D, et programmation.
Extrait, sur l’évaluation de l'accueil téléphonique des services publics :
"Six ans après une première étude portant sur l’accueil téléphonique et la dématérialisation des services publics, le Défenseur des droits, en collaboration avec l'Institut national de la consommation a entrepris une nouvelle évaluation approfondie de l'accueil téléphonique de quatre organismes assurant des missions de service public essentielles et généralistes, à savoir la Cpam, la CAF, Pôle emploi et la Carsat. Les résultats de cette enquête ont mis en lumière des défis significatifs. Sur l'ensemble des quatre plateformes testées, 40 % des appels n'ont pas abouti, et la durée moyenne d'attente pour obtenir un interlocuteur dépassait neuf minutes. La disponibilité des agents varie considérablement entre les plateformes, Ameli et la CAF étant les plus difficiles à joindre, tandis que Pôle emploi présente des résultats relativement meilleurs. Bien que les interlocuteurs soient évalués positivement pour leurs qualités relationnelles, la qualité des informations fournies reste insatisfaisante. Le taux de réponses satisfaisantes à une demande d'informations ne dépasse jamais 60 % sur l'ensemble des plateformes. Les usagers sont souvent dirigés vers les sites internet des organismes, même ceux qui indiquent ne pas être équipés ou avoir des difficultés avec internet. Les usagers sans accès à internet et, dans une moindre mesure, ceux d'âge mûr ou avec un accent étranger, expriment fréquemment leur insatisfaction quant à la qualité du service."
La place du numérique progresse dans l’éducation nationale. Mais son efficacité fait débat, notamment en raison de disparités d’équipements et de pratiques, selon les territoires et les professeurs. Une commission d’experts spécialisée dans la question de l’exposition des enfants et des adolescents à cet outil rendra ses conclusions en avril.
Vital pour la plupart des jeunes, le smartphone est devenu le principal terminal culturel de la nouvelle génération. Pour autant, leurs sorties culturelles ne sont pas en recul et leurs usages numériques viennent nourrir des pratiques à forte valeur collaborative. Désir d’interaction, besoin d’expressivité et aspiration à se lier au monde global font partie des traits distinctifs qualifiant leur rapport à la culture.
Personne interviewée : Valérie Torino, Médiatrice numérique à la Médiathèque Jean-Jacques Rousseau de Chambéry
Le Défenseur des Droits vient de publier son rapport d'activité, dressant le bilan de l'année 2023. Inégalités d'accès aux services publics, droits des personnes vulnérables, contrôles d’identités discriminatoires : la Défenseure des droits Claire Hédon jette un regard "inquiet" sur ce panorama.
Différence des centres d’intérêt selon le genre
Plus inquiétant est l’écart entre l’enthousiasme (relatif) des hommes et le désintérêt (relatif) des femmes pour les technologies, qui se constate dans presque tous les domaines de ce baromètre de l’esprit critique. Une question du sondage en particulier permet de mieux cerner la différence des centres d’intérêt selon le genre : les hommes disent s’informer bien plus régulièrement que les femmes sur l’astronomie, l’audiovisuel (photo, vidéo…), l’économie, le numérique et l’IA. Les femmes s’informent plus que les hommes sur les animaux, la botanique et la santé.
«C’est très important de ne pas tirer de conclusions trop rapides sur ces résultats. Evidemment, ces différences ne s’expliquent pas parce qu’elles sont des femmes, mais parce qu’elles ont eu un parcours de vie qui les a progressivement éloignées de ces sujets», rappelle Matteo Merzagora, directeur de la médiation scientifique et de l’éducation à Universcience. Les personnes «qui n’ont pas fait certaines études ou eu certains parcours» leur donnant le goût de l’économie et de l’astronomie, par exemple, «se trouvent être des femmes». On sait ce qu’il reste à faire : pousser les sciences «dures» vers les filles, leur donner le goût et l’amour de la technique et des technos, que ce soit à l’école et dans les activités extrascolaires, dans les jouets, les habits et les idées qu’on propose aux enfants dès le plus jeune âge.
Emiliano Grossman, professeur associé à Sciences-Po et également membre du comité scientifique du baromètre, soulève «un point qui [l]’a surpris : les sciences humaines et sociales apparaissent aux Français comme plus à même de nourrir l’esprit critique que les sciences dites dures. Ce n’est pas complètement étonnant parce qu’au lycée, à l’école, on discute et on remet plus en question les textes et leurs auteurs en cours de français qu’en chimie. Mais je trouve ça un peu problématique, car ça témoigne d’une vision des sciences erronée». Les sciences exactes et leur méthodologie doivent aussi être selon lui discutées. Emiliano Grossman insiste sur l’importance de l’image que charrient les sciences «dures» et les sciences humaines, notamment auprès des garçons et des filles, car cette image «structure ce dont les gens ont envie, la manière dont ils se projettent dans l’avenir et les études qu’ils vont choisir».